Les élèves en spé HGGSP avec Monsieur Hervot ont pu échanger avec les intervenants à la suite des conférences données aux Champs Libres vendredi 19 novembre sur d’une part « l’année1945, année 0 » par Marc BERGERE et d’autre part Denis PECHANSKI sur les attentats du 15 septembre 2015 et du 13 novembre à travers le prisme de la mémoire.
Le procès en cours permet de mesurer le travail de la mémoire d’hier à aujourd’hui à travers les récits et témoignages des victimes, des intervenants et de la population. L’étude porte sur 10 ans et reprend les mêmes questions aux mêmes personnes à des années d’intervalle. Cette construction en cours de la mémoire collective autour des attentats induit « une autre vision de ce qui s’est passé que celle donnée par les médias sur les attentats du 15 septembre 2015 et du 13 novembre « comme le soulignent Kim-Laure et Hella.
En cours nous faisons de l’historiographie avec des dates alors que là via le prisme des recherches, les conférenciers nous permettent d’avoir une vision plus véridique, plus humaine, plus proche et plus vivante de ce qui s’est passé à travers les éléments recueillis »
Les intervenants ont félicité nos lycéens pour la qualité de leurs questions.
Voici les impressions des élèves :
» Les deux conférences auxquelles nous avons assisté, étaient toutes-deux placées sous le signe de la Catastrophe, et le rôle de l’Histoire dans celle-ci. Un concept qui nous a d’ailleurs été introduit et analysé par l’historien médiéviste Florian Mazel, tout en articulant le lien entre eschatologie et présentisme sur le sujet important quoiqu’effrayant, qu’est l’épidémie du COVID-19.
Dans un premier temps, nous avons écouté l’historien Marc Bergère, spécialiste de l’Epuration en France après la Seconde Guerre mondiale, dans une présentation intitulé « 1945, l’année zéro ? ». C’est une expression importante, familière pour certains et inconnue pour d’autres, qui mérite d’être utilisé correctement afin de mieux comprendre la nouvelle donne géopolitique qui s’est établie après 1945 en Allemagne, en Europe et au-delà. C’est un sujet d’autant plus intéressant que nous avions tout juste terminer un thème entier sur Histoire, Mémoire et Justice : quoi de mieux qu’une accroche attrapée au vol, des paroles de l’historien ?
Dans un second temps, c’est avec émotion que l’historien-directeur de recherche au CNRS Denis Peschanski, et la directrice des archives de Rennes, Claire Gatti, nous ont présenté la deuxième conférence, intitulée « La mémoire des attentats ». C’est un sujet qui aiguise rapidement notre curiosité car il a eu lieu à notre époque et c’est notre génération qui est chargé de transmettre la mémoire des attentats du XXIème siècle. Une démarche transdisciplinaire entre historiens, archivistes et spécialistes de neuropsychologie se met alors en place pour étudier l’évolution de la Mémoire dans le temps. Car la Mémoire et l’Histoire sont complémentaires, et en ces temps de reconstruction nationale (notamment avec le procès des attentats de Paris du 13 novembre 2015), il est primordial de prendre en considération, les témoignages, les mémoriaux éphémères, et les récits des victimes comme des coupables, afin d’établir un patrimoine mémoriel juste.
L’histoire-géopolitique prend tout son sens et c’est soif de savoir que nous finissons cette après-midi, à la recherche des intervenants pour une énième question… »
MBG